.                     Eglise de Jozerand

           Eglise de Jozerand

Trois églises ont successivement été construites à Jozerand. La première s’élevait en face de la porte d’entrée du château actuel.

Edifiée sur la place actuelle, la seconde église fut consacrée le 29 septembre 1643 et fut placée, comme la précédente, sous la protection de saint Christophe.

            Un dessin datant de 1765 réalisé par un riverain de l’église, M. Pierre Girbon, dont la maison ainsi qu’une partie de l’église disparurent dans un incendie, nous donne un aperçu de cet ancien édifice qui s’élevait perpendiculairement à l’église actuelle en lieu et place de l’esplanade actuelle.

En 1791, durant la période révolutionnaire, la paroisse fut supprimée et rattachée à Montcel, malgré l’opposition du Conseil de la Commune qui demandait le rattachement à Artonne. Et, (pour la petite histoire), l’abbé Boivin qui avait été nommé en 1789 "fut arrêté en 1793 par les révolutionnaires de Combronde, puis fut arraché de sa prison par les Jozerandais qui vinrent le délivrer au péril de leur vie". Il faut attendre le Concordat pour que soit nommé un nouveau curé l’abbé Morand le 15 septembre 1803.

 

Déjà en fort  mauvais état à la fin du XVIIIème, l’église était dans un état critique en 1849 lorsque l’abbé Gabriel Chassaing fut nommé à Jozerand. Ce fut sous son impulsion que fut entreprise la construction d’une nouvelle église. Les travaux commencèrent en 1858, sur un terrain situé un peu plus à l’est appartenant au comte de Chabrol. Elle fut consacrée en 1863. La vente de biens communaux ainsi que celle du presbytère, permit sa construction, et le transfert du cimetière en 1865.

"Situé dans la période néo médiévale qui commence véritablement avec le style néo roman, cet édifice comme l’illustre sa façade principale, possède, comme la plupart des églises de cette période, outre de nombreux ornements architecturaux, un clocher porche frontal suivi d’une longue nef puis d’un chœur assez ample. Ce clocher règne sur la place publique si manifestement que l’église même semble avoir été disposée pour le mettre en valeur". 

 

C’est sous la direction et avec la participation financière de l’abbé Lucien Lachampt doyen de Combronde ancien curé de Jozerand que furent entreprises et réalisées en 1889 les peintures de la nef, ainsi que celles du chœur. Elles furent payées et dirigées par le Comte de Chabrol. C’est également ce prêtre qui fit ériger le chemin de croix actuel. Les stations sont des bas-reliefs en terre cuite. Chaque station est le don d’une famille.

 L’église, telle que nous pouvons la découvrir aujourd’hui, dispose, de part et d’autre de la nef, de deux petites chapelles consacrées l’une à droite à saint Christophe et l’autre à gauche à la Vierge.

La dévotion à saint Christophe a traversé les générations et fait, encore aujourd’hui, l’objet d’un profond attachement. A l’occasion de la fête patronale le 25 juillet, la statue en bois polychrome du saint patron de la paroisse est portée en procession, parée d’épis de blé, jusqu’à la fontaine qui porte son nom. Celle-ci surmontée d’une croix et agrémentée d’un bassin semi-circulaire est réputée pour ne jamais tarir.

Lors de la fête de l’Assomption le 15 août, la statue de la Vierge était portée en procession jusqu’à la grotte qui lui est dédiée en contrebas du village.

Le maître autel, réalisé lors de la construction de l’église en 1858, avait été offert à la paroisse par la vicomtesse de Chabrol (Marguerite de Bourbon-Busset). Mais depuis le Concile, la table d’autel qui permet au prêtre de célébrer l’Eucharistie face aux fidèles est un don de M. Jean Gonvin. Ce meuble faisait office de comptoir dans la boulangerie du village.

 

L’horloge "mécanique " n’égrène plus les heures au clocher du village. Remplacée dans les années 1980, elle avait été offerte par le Comte de Chabrol. Réalisée par la Maison lyonnaise Charvet, elle avait été installée le 11 mai 1903. Des trois cloches qui ont marqué de leur empreinte la vie de la paroisse à travers la célébration des fêtes religieuses et tant d’autres évènements, la plus ancienne appelée "Jeanne-Antoinette" fut bénie le 20 avril 1647. La plus grosse dite "Catherine" d’un poids de 980 kgs fut fondue en 1881 sous l’impulsion de l’abbé Lucien Lachampt grâce à une souscription de la paroisse. La troisième cloche "Henriette" d’un poids de 250 kgs fut installée dans le clocher le 26 avril 1903. Elle fut fondue à partir d’une cloche fêlée qui avait été donnée en 1808, par M. de Champflour, alors possesseur du château de Jozerand. Actuellement, Il ne reste plus que deux cloches en service. 

 En se dirigeant vers la sortie, on aperçoit le vitrail de saint Christophe qui orne la façade ouest et inonde de sa clarté la nef de l’église. Saint Christophe dont l’étymologie grecque "Kristos" et "phorein" signifie "porte christ" est souvent représenté traversant un cours d’eau en portant un enfant sur l’épaule. La légende le fait passeur, au bord d’un torrent furieux, d’un enfant devenu si lourd que Christophe découvrit qu’il s’agissait de Jésus, celui qui a créé le monde. Son nom l’a désigné comme protecteur de tous ceux qui utilisent les moyens de transport. Mort en martyr en Lycie au IIIème siècle, son culte est attesté dès le Vème siècle en Bithynie* où une basilique lui fut dédiée.

 *Cet ancien royaume était situé au nord-ouest de l’Asie Mineure actuellement en Turquie.