.                     Eglise de Prompsat

                                Eglise Saint Martin (XIIè-XVIIè)

 

 Située sur un éperon rocheux dominant  la vallée encaissée du ruisseau des Fourneaux, cet édifice religieux construit au moyen âge a été classé monument historique par arrêté du 24 septembre 1930 sur l’intervention d’Etienne Clémentel. Son emplacement  lui donne un rayonnement particulier  sur le village de Prompsat ( 440 habitants) qui a été placé sous la protection de saint Martin.

Confiée  en 1145 au Chapitre de Saint Amable qui nommera les curés successifs jusqu’en 1789, cette église, d’origine romane, était le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de saint-Amable de Riom. Très  remaniée au XIIIème siècle, elle conserve de son premier état les bases de piliers supportant les voutes des deux nefs et le chevet.

Durant la guerre de cent ans, face aux pillages et exactions imposées au village par des troupes de soldats et de routiers, les villageois et leurs consuls demandent en 1364 l’autorisation de fortifier un quartier attenant à l’église  pour se réfugier  et mettre à l’abri leurs biens. Ils  obtiennent  du Bailly d’Auvergne le droit d’élever une palissade, creuser un fossé et de nommer un capitaine d’armes. Une herse ferme l’accès, le clocher tient lieu de donjon.

 

                Au XIVème siècle, la chapelle seigneuriale est construite côté  sud de l'église, sa façade est intégrée dans le tracé du rempart protégeant le fort. La construction du chœur semble remontér au XVII ème ainsi que l’ancienne sacristie sur le flanc nord (la date « 1679» a été gravée sur l’une des  pierres de construction). L’abbé Guillaume Goyon qui fut curé de Prompsat à partir de 1653 fut l’instigateur et le mécène d’importants travaux effectués sur l’église vers 1670.  Au-delà du chevet coté est, la sacristie actuelle date du 19ème.

Au-dessus de la porte d’entrée du XVIIème orientée sud dont l’encadrement porte un arc tréflé, une plaque sculptée en bas-relief pourrait selon l’interprétation la plus courante représenter une scène d’exorcisme exécuté par Saint Martin. L’église est constituée de deux nefs, séparées par deux piliers massifs, l’une et l’autre terminées par à droite l'autel à la Vierge Marie (statue classée du XIXème) et  à gauche à saint Joseph (statue en bois peint  doré du XIXème). Dans le chœur, l'autel est dominé par un retable présentant en sa partie centrale une toile "l'adoration des mages" du XVIIème et de part et d'autre les statues de saint Martin et de saint Roch en bois peint et doré du XVIIème. Sur le côté sud de l'église, une petite chapelle dite «seigneuriale», restaurée en 1986, dispose d'un autel surmonté d'une statue en bois doré et peint (XVIIème) de" la Vierge à l'Enfant". Sa restauration en 1986 a permis la mise à jour de peintures murales 

. A droite de cet autel, dans le mur, une petite porte laisse apparaitre une cavité destinée autrefois à l'emplacement de "la lanterne des morts"

La plupart de ces œuvres (toiles et statues) ont fait l'objet de classement (15 mars 1976) ou d'inscription sur l'inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés parmi les Monuments Historiques (8 décembre 1975 et 12 mai 1976). Dans les nefs et sur les piliers centraux, d'autres œuvres sont exposées notamment la "charité de saint Martin " un groupe équestre en bois doré du XVIIème surmonté d'un Christ en Croix (XVIII-XIX),les statues en bois peint de saint Etienne (XVIème), saint Jean Baptiste  (XVIII-XIXème), saint Ené (XIX), saint Abdon (XVII-XVIIIème),le tabernacle en bois peint du XVIIème  ainsi que de nombreuses toiles peintes.

 

Sur le côté droit du chœur, un vitrail inonde de sa lumière le maître-autel. Il s'agit d'une œuvre intitulée "Charitas" signée L. Barillet probablement le maître-verrier parisien ou l'un de ses apprentis qui signa le renouveau du vitrail civil et religieux dans les années 1920-1930. Don d’E. Serpoulet, ce vitrail représente saint Martin en soldat romain partageant son manteau. 

Si, avant la Révolution, le clocher de l'église disposait de quatre cloches dont trois furent réquisitionnées en l'An II, la plus imposante de par son poids (1,2 tonne, 1,117m de diamètre) fut épargnée. Fondue en 1719, elle est suspendue par quatre anses décorées de têtes humaines et ornée sur le flanc d'une représentation de la Vierge en prière entourée d'anges. La seconde, datée de 1816, plus petite avec un diamètre de 0,815m, continue de rythmer notre quotidien trois fois par jour par la sonnerie devenue familière de l’Angélus. Un tintement différent et nous voici en éveil, à l’affut d’un évènement joyeux ou de la disparition d’une figure du village.

Vie de St Martin

Il est né en 316 à Sabaria dans la province romaine de Pannonie, actuelle ville de Szombathély (Hongrie), et mort en 397 à Candes sur Loire à l’ouest de Tours. Son père dont la famille est originaire de Pavie (Italie) est un tribun militaire de l’empire romain. Vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir au christianisme et se sent attiré par le service du Christ. En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré de ses affectations de garnison. Irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée. Affecté en Gaule, un soir d’hiver 338 à Amiens, il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le christ lui apparait en songe dans ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. En 356, ayant pu quitter l’armée, il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire évêque de la ville. Après la disgrâce d’Hilaire, il se rend en Illyrie rejoindre ses parents et réussit à convertir sa mère. Martin revient à Poitiers en 360 et crée à proximité un petit ermitage l’abbaye de Ligugé. Il fonde la première communauté de moines sise en Gaule...Ordonné prêtre puis évêque de Tours, il donne l'exemple du bon pasteur, fonde d'autres monastères et des paroisses dans les campagnes. Il fut mis au tombeau à Tours. Martin, de son vivant, eut un rayonnement immense qui se poursuit dans son culte après sa mort. Ses reliques sont honorées à la basilique saint Martin à Tours. La saint Martin est fêtée le 11 novembre.

 

Documents de référence : Art sacré en Auvergne : l’église de Prompsat (Max Roumy), Panorama du patrimoine en pays brayaud : Prompsat (Guy Veillet), Site Nominis.

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